Arme de construction

L’association marseillaise «Va jouer dehors!» panse et repense la ville sous la houlette de Matthieu Poitevin. En octobre 2023, pour le lancement de la 4e édition du Festival de la Ville portée par l’association, Respect media et la Fondation Jean Jaurès souhaitent publier les textes de l’architecte. Des fragments que nous rassemblons dans un livre qui tient autant de l’arme de révolte que du matériau de construction.

Fragments d’une architecture euphorique
Conception éditoriale
Groupe SOS Culture
2024

3e prix Club des DA 2024

La première lecture nous souffle immédiatement l’idée d’un objet en trompe-l’œil: une brique, jetée dans la mare de l’affairisme immobilier pour construire la ville du commun.

Mis sous blister, le livre présente sur une large étiquette toutes les informations nécessaires à sa distribution, qu’on retrouve dans les pages intérieures une fois déshabillé.

Au service de la métaphore, le format s’allonge, la couleur habille les tranches, le titre s’efface de la couverture. Mais pour que le livre ait véritablement l’air d’une brique, il lui faut une certaine épaisseur que nous obtenons en dilatant la matière éditoriale.

Les six chapitres du recueil sont entrecoupés par trois cahiers d’images, qui proposent une autre modalité réflexive. Les billets sont composés pour une lecture confortable, les définitions pamphlétaires traitées comme des affiches.

Une fonte étroite, comme celles employées sur l’asphalte des villes, est choisie pour le titrage. Elle permet de jouer dans ce format très allongé et se lit mieux en basculant le livre à l’horizontale.

Viscéralement attaché à Marseille, Matthieu Poitevin y voit le paradigme de la ville euphorique.

Comme irradiées par le soleil méditerranéen, les photos qui émaillent l’ouvrage rappellent cette source d’inspiration.

En juin 2024, le livre est distingué par Le Club des DA: boule de bronze pour la brique !

United colors

Situé dans le 11e arrondissement de Paris, la résidence Créatis abrite plusieurs entités du groupe SOS ainsi qu’une trentaine d’entreprises et d’indépendants, résidents de longue durée ou créatifs de passage. Dans ce contexte foisonnant, la signalétique doit installer un langage visuel commun. Point de départ du projet: le trio intensément coloré que nous avions déjà fait vibrer dans le Plaidoyer Culture du groupe.

Créatis
Signalétique
Groupe SOS Culture
2023

Julien Lelièvre

En fond de cour, une vitrophanie appliquée sur toutes les fenêtres de l’étage confirme au visiteur qu’il est bien arrivé à destination.

Rouge orientation, bleu identification, vert événementiel. Les trois tons nous servent à élaborer un système d’objets cohérent, capable d’affirmer sa présence dans un environnement disparate.

En tôle laquée pliée, ces support signalétiques sont les réceptacles d’informations pérennes, matérialisées en bois, ou d’informations temporaires, imprimées pour chaque occasion.

Trois cimaises mobiles s’installent à l’intérieur ou l’extérieur. Si leurs panneaux portent aujourd’hui des informations institutionnelles, ils peuvent très facilement être remplacés pour créer une petite exposition, un grand affichage événementiel...

Tout locataire est mentionné dans le grand menu, facile à mettre à jour.

À déployer lors d’événements, un support autoportant produit en plusieurs exemplaires complète la gamme.

Cqfd en rvb: la signalétique participe à l’hospitalité du lieu!

Fil conducteur

À travers le Laboratoire des Publics, SOS Culture favorise l’accès à la création, aux œuvres et à la pratique artistique des publics les plus éloignés de l’offre culturelle. Pour aider ses équipes dans leur recherche de nouveaux partenaires, nous concevons un dépliant pétillant, à l’énergie communicative.

Le laboratoire des publics
Conception éditoriale
Groupe SOS Culture
2022

«La culture, c’est du lien». Devise officieuse de SOS Culture, cette phrase nous inspire tous les partis graphiques: une typographique dansante, des couleurs chatoyantes et un lien qui ondule de la première à la dernière page.

SOS Culture commence à se construire une identité visuelle. Pour le moment, il faut faire avec la matière à disposition, bilans et autres documents internes, iconographie à étoffer. Sur cette base, nous proposons une synthèse: le constat des inégalités, la vocation du labo, les actions menées.

Léger, l’objet se déplie et scande l’argumentaire. Outil de démonstration pour tous les porteurs de projets, le document peut ainsi être facilement parcouru en rendez-vous avant d’être laissé aux interlocuteurs.

Liens culturels

Le groupe SOS, première entreprise sociale d’Europe, édite son Plaidoyer Culture. Ce document formule des propositions concrètes à l’attention des décideurs publics pour que la culture puisse jouer un rôle bénéfique dans la société. C’est sur recommandation de Jigsaw que nous saisissons l’occasion de traiter ce sujet qui nous est cher.

Plaidoyer Culture
Conception éditoriale
Groupe SOS Culture
2021

jigsaw

Pour exprimer l’engagement, nous optons avec le groupe SOS pour un format très vertical. L’objet peut ainsi être brandi. Ouvert, le plaidoyer retrouve la rassurante proportion d’un format A4. Composé sur une colonne, la longueur des lignes de texte est calibrée pour une lecture agréable.

Un travail de visualisation de données met en exergue les chiffres-clés pour dresser la situation de la commande culturelle en France.

Clin d’œil aux couleurs RVB, génératrices de l’intégralité du spectre coloré à l’écran, nous optons pour trois tons directs.

Sur les photos de Salem Moustefaoui qui offrent des respirations au document, les trois tons découpent les images en surfaces colorées.

Ces même couleurs se retrouvent combinées dans les images qui illustrent les actions très concrètes du groupe SOS.

Imprimé sur les presses de Stipa à Montreuil, le plaidoyer interpelle par sa lumineuse générosité. Souhaitons que cette initiative fasse bouger les lignes pour une culture plus inclusive.